mercredi 31 mai 2006

Il s'engouffre dans la gare



















Gare d'Aix. Une époque à grande vitesse.

Les rayons du soir viennent péniblement éclairer la carcasse de bois, béton et ferraille. De là à la réchauffer...
Une architecture froide comme le vent pour des transits rapides comme l'éclair.

Les jours de mistral, c'est comme cela. Une mélancolie vous prend et ne vous lache plus.
Au mieux, elle sourd jusqu'à la tombée du jour si vous pouvez rester enfermé, calfeutré dans vos murs. Des charges sifflantes les assaillent sans répit à faire courber le verre des fenêtres.
On n'a plus que le distant souvenir d'un manque indéfinissable, une inhibition à ne plus rien vouloir.
Au pire, elle s'insinue dans chaque recoin de votre être, vient presser chaque portion de votre peau. Vous investit une surexcitation à vous arracher tous les poils du corps.
Vos sens ne révèlent plus rien que la vue éblouissante de paysages surexposés tandis que siffle interminablement un agacement qui ne cessera donc jamais.
Le Mistral, c'est un vent qui souffle droit, un vent qui presse, un vent qui pousse pour emporter jusqu'à la patience la plus éprouvée
.

C'est après l'arrivée à Marseille que le jour tombera. Et on sait que le mistral lui fera dérouler au couchant ses langues resplendissantes. Maigre consolation.
DL

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