Image pathétique d'une époque
qui a bien du mal à laisser la place aux jeunes.
Répétez la scène à chaque coin de rue et
comptez le nombre de rues. Vous entrevoyez?
La Durance, rivière impétueuse autrefois redoutée des bateleurs
vient gerber dans le caniveau pour faire luire la chaussée
quelques brefs instants.
Dire que c'est le Palais Longchamp qui la piège en fanfare,
là où le Canal de Marseille, victoire éclatante de l'esprit humain
sur la nature,investit chacune de nos canalisations pour cuire nos pâtes,
laver nos corps et se déverser sans limite dans les rues de la ville
pour tenter de les rendre présentables.
J'ai bien demandé à un cantonnier pourquoi il ne possédait
pas de conteneur à ordures roulant. Réponse du tac-au-tac:
il m'a demandé si je venais de la région parisienne...
puis entendant un peu mieux mon accent,
que la municipalité ne les avait tout simplement pas prévues!
Qui n'a pas entendu le bruit lancinant si caractéristique du
cantonnier marseillais qui traine son balais en avançant péniblement
le long des longues rues?
Pathétiques ces personnes qui pour les plus consciencieuses,
ramassent à la main les innombrables bouteilles et canettes pour
les jeter dans les conteneurs pourtant assez voisins,
et pour les moins consciencieux se contentent
d'en gaver les égoûts à les boucher.
Je ne souhaite pas leur jeter la pierre mais
qu'on leur redonne leur dignité à ne plus leur imposer,
dépourvus de matériel, des actes et des habitudes
autant mécaniques qu'inutiles
voire destructeurs...de Durance.
Bien à vous cependant,
DL