Vingt-huit décembre, mars le vingt-sept,
Je
suis parti en grand voyage.
J’y
ai retrouvé ton visage,
Tes
yeux brillants comme une fête,
Dix-mille lanternes toutes blanches
Là dans ton iris, l'avalanche
Qui m'emporte dans la frénésie,
Et vient vitaliser ma vie.
Les
chemins clairs de marche avant,
De
couleurs vives tout entourés,
Mes
veines picotent mentholées,
Souffles
de vent rafraîchissant,
Des
fois l’angoisse, souvent la joie
De
doigts chauffés, à lire de toi,
Images
de bonheur, à rêver
Ton
visage, espérer ta voix.
Tes lèvres le rêve d’effleurer,
De
mes lèvres ivres, incrédules.
Ne
pas te voir ni te parler
Fait
de ma joie un crépuscule.
Par tous nos cadeaux échangés,
Des petits bonheurs enchantés.
Leur souvenir, autant de joies.
Des faisceaux de pensées vers toi.
Ces
trois mois de lumière intense
On bien fini par m'aveugler.
J'ai crû par moment à ma chance,
Car tu me lançais des pensées.
Elles étaient douces, elles étaient belles
Matin, midi, midi et soir
Elles me servaient de sentinelle,
Me protégeaient du désespoir.
J’y
ai maigri, j’en ai souffert
J’ai tant voulu que l’on soit deux.
Mais nous sommes trois et dans ma chair
Tu piques le signe du malheureux.
J’essaie
de relancer le caillou
Qui
m’avait guidé vers tes pas:
Le
fil de ma vie devient flou,
Le caillou tombe à mes pieds, là.
J’aurais tellement voulu faire
De ce
bonheur venu d'avant,
Une renaissance, une nouvelle ère,
Un bond vers un futur naissant,
Mais c'est d'épines qu'il m'enserre,
De gène, de douleur maintenant.
Je
me réveille dans la nuit.
Pour
à tâtons me déplacer
Dans mon corps maigre, endolori,
Et ma bonne vieille âme cabossée.
Mais cependant, bien malgré ça,
Je n'arrive pas à éviter
D'espérer qu'un jour nos chemins
Viendront encore à se croiser
Pour du quai monter dans le train,
Voyager assis près de toi.
A toi,
DL